François Laruelle : Pour un Dernier Evangile Apocryphe
Description
Du bout d'un bâton traçons un cercle sur le sable d'une plage. Ainsi commence le philosophe qui se veut mathématicien. Mais il suffit que la plage soit grecque pour que le philosophe se retrouve enfermé dans le cercle qu'il a tracé sans s'en rendre compte autour de soi. C'est le miracle de la philosophie, enfermer les mathématiques pour mieux s'enfermer en soi-même. Elle commence comme mathématicienne et se retrouve comme magicienne victime de son propre tour. Viviane est une fée conteuse mais elle enferme Merlin dans une invisible prison de verre. Pendant longtemps le philosophe n'a cessé de tracer des cercles de plus en plus larges autour de lui jusqu'à ne plus les apercevoir. Cercles toujours « nulle part ». C'était l'âge heureux de la philosophie enchantée. L'histoire de la philosophie, lancée par Aristote à plein régime, a été l'effort de se rendre égal au monde, de rentrer dans le cercle herméneutique (Heidegger), avec le moins d'incohérence possible (Descartes) et le moins de restes possibles (Hegel). Des Stoïciens à Deleuze elle est rentrée dans le cercle joyeux de l'Eternel Retour du Même, l'a assumé pour s'y identifier. Entre Socrate militant du vide ou du non-savoir et Aristote remplissant le cercle, Platon a tenu le milieu, il a essayé de s'échapper mais vainement du cercle en jumelant philosophie et mathématique, il ne savait pas qu'il ne faut jamais coupler une science avec la philosophie sous peine de ne savoir « comment s'en sortir ». Il doit y avoir une autre façon de les associer, une autre alliance...