La Non-philosophie, La religion (de l')Homme ?
05/01/2006, Jean-Michel Lacrosse
Homo Vero e Caro « L’Homme Vrai est Chair »
St Iréné
donation du monde
puisque tout monde est donné, tout monde n’a de valeur que (dans cette) donation.
Jadis, Tchouang Tcheou rêva qu'il était un papillon voltigeant et satisfait de son sort et ignorant qu'il était Tcheou lui-même. Brusquement il s'éveilla et s'aperçut avec étonnement qu'il était Tcheou. Il ne sut plus si c'était Tcheou rêvant qu'il était un papillon, ou un papillon rêvant qu'il était Tcheou. Entre lui et le papillon il y avait une différence. C'est là ce qu'on appelle le changement des êtres.
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001.
La valeur est décision sur la décision[1], elle prend sens, est pratiquée comme matériau d’une philosophie seconde d’une philosophie Monde. C’est parce que le matériau de cette philosophie Monde est « déjà » donné dans le premier geste de donné-sans-donation du Réel et de la Philosophie, que peut être pratiqué la Valeur. La Valeur est toujours Valeur du Monde.
La Valeur (du) Monde est alors la valeur pratiquée depuis la Valeur du Monde sur le Monde. Le Monde reçois par la pratique de la philosophie-Valeur donnée elle-même comme seconde en lui-même (sa) Valeur. Le pli philosophique devient immédiatement visible : Le Monde n’a de valeur que parce qu’il y a donné en lui une décision dont la pratique fait Valeur.
renoncer au monde, c'est-à-dire rendre l’impossible possible
de la Vérité et du Réel
«Certains rêvent de festins, et pleurent au réveil ; d'autres
pleurent dans leurs rêves, et à l'aurore partent à la chasse. Or, les uns et
les autres, pendant leurs rêves ne savent pas qu'ils rêvent, et parfois rêvent
qu'ils sont en train de rêver. Ce n'est qu'au moment de leur réveil qu'ils savent
qu'ils rêvent. Ce n'est que lors du grand réveil qu'on sait que tout n'a été
qu'un grand rêve. La foule ignorante se croit éveillée en distinguant un prince
d'un berger. Quel préjugé !
Confucius et toi-même, vous n'êtes que des rêves. Je te dis que tu rêves, cela aussi est un
rêve.»
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001.
La non-philosophie est une pratique du donné-sans-donation du Réel et dans le même geste de la-philosophie. Si le Réel était en Vérité, il aurait été nécessaire – pour conserver la rigueur que réclame la non-philosophie- de donner la Vérité en primauté du Réel. Comme ce n’est pas la pratique non-philosophique, la Vérité n’est donc pas nécessaire au Réel. Il faut de la sorte la considérer comme un matériau ou une pratique et elle appartient subséquemment à la philosophie.
Le Monde en Vérité
Comme le Réel n’est pas « en Vérité », parler d’un Réel faux, ou d’un Réel impossible n’a pas de sens. En revanche, le Monde - la philosophie – se donne en Vérité. Il n’est pas, en effet, d’exemple d’une philosophie conçue « pour de faux » par les philosophes. Toutes se supposent (au moins) Vraies.
Il est donc possible de définir des Mondes qui ont un rapport à la Vérité. Ils établissent ainsi un double rapport :
un rapport sans rapport, unilatéral au Réel
un rapport rapporté, en plis, à la Vérité. Rapport qui les recouvrent jusqu'à éventuellement leur faire oublier leur rapport en Réel. Pourtant tout Monde, même le plus fantastique, le plus fantasmagorique est en rapport unilatéral au Réel.
La Vérité fait masque au Réel.
Pour trouver le Réel derrière ce masque, il est alors nécessaire de renoncer à la Vérité. La Vérité comme Faux tout autant que la Vérité comme Vrai. Seulement le mode de saisissement du Monde philosophique occidental ayant continûment été la Vérité, ce Réel lui reste insaisissable.
Illumination
Les mystiques sourient alors et parlent d’illumination. Mais à y regarder de plus près, le mode de fonctionnement de l’illumination est souvent d’être en Vérité SANS rapport au Réel.
L’illumination, comme la révélation, dit atteindre le Réel, mais elles le disent « en Vérité ».
Ce qui est exactement l’inverse de ce que nous recherchons.
Renoncement
Kierkegaard pour sa part, à proposé une solution : celle qu’appliquent les chevaliers de la foi. La pratique qui permet toutes les pratiques possibles consiste à renoncer au Monde. Renoncer au Monde, c’est en effet ne plus dépendre de la nécessité de la pratique en primauté en Vérité, mais permettre une pratique en Réel. Une pratique en Réel qui donne, est la sémantique même de la foi. Celle qui « déplace les montagnes », en permettant toutes les pratiques. Il n’y a, ainsi, plus de limites en Réel à la liberté de la pratique. Ce renoncement n’est donc pas une perte ou un manque, mais une ouverture en Réel.
la pratique du monde (donné)
Seul l'illuminé sait que la compréhension mène à l'unité, aussi rejette-t-il ses préjugés pour s'attacher à la juste mesure. La juste mesure permet la pratique, la pratique amène un résultat, le résultat représente le succès. Parvenir au succès est proche du Tao. Il faut affirmer les faits. Accomplir sans savoir pourquoi, voilà le Tao.
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001.
Si la « pratique en Réel qui donne » est la forme la plus radicale de la pratique, « la pratique en Réel du Réel qui donne le Réel » en est la forme tautologique la plus immanente : une immanence absolue. Seulement l’immanence absolue est si étrangère que rien ne peut en être dit de plus que cette description, et cela sans qu’aucune compréhension ne s’en dégage. Même si la donation de la pratique absolue est comme toute donation une altérité en immanence, son indiscernabilité absolue n’en permet aucune identification : une différence en identité sans identification.
Une pratique en compréhension ?
Seulement une pratique du monde en immanence radicale est une pratique en connaissance de cause, une connaissance en compréhension, même s’il s’agit d’une compréhension sans nécessité de jugement. Or il n’est possible d’avoir une compréhension (ne serais ce que partielle) que de ce que l’Homme peut identifier. Celle-ci nécessite au moins une pratique qui donne une identité identifiable c'est-à-dire toute sauf l’identité Réelle elle-même, sans que cette identité identifiable ne soit foncièrement Autre que le Réel puisque cette pratique est en immanence radicale.
la recherche d’un monde nouveau, n’est pas pratique du monde
Le saint se tient à l'aise là où il peut se tenir à l'aise ; il ne se tient pas à l'aise là où il le ne peut pas. Le commun veut se tenir où il ne peut pas se tenir et ne se tient pas où il serait à l'aise.
Tchouang-tseu dit : «Il est facile de connaître le Tao ; il est difficile de n'en pas parler. Celui qui le connaît et n'en parle pas va vers le ciel ; celui qui le connaît et en parle va vers l'homme. Les anciens allaient vers le ciel et non vers l'homme.»
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001.
La recherche de la compréhension n’est pourtant pas l’objectif de la pratique radicale. La connaissance de cause n’est pas la re-connaissance de cause : la pratique en immanence radicale donne une altérité en immanence dont la cause est identifiable par la « pratique de » même si la pratique donnant cette identité comme identité n’est pas exécutée.
La pratique en connaissance de cause est pratique du Monde, puisque pratique en identité d’un identifiable (même s’il n’est pas encore identifié par le geste nécessairement second d’une pratique en identification).
mais pratique d’un donné-sans-donation
où le « nouveau Monde » est mise en pratique du Monde
Le Monde mis en pratique n’est pas un Nouveau Monde, pourtant comme la pratique en identification est une fois-chaque-fois cette mise en pratique ci fait « nouveauté ». Il n’est pas nécessaire de rechercher le « nouveau Monde », il est « nouveau » de par sa mise en pratique. Le nouveau Monde n’est donc que la mise en pratique du Monde –Philosophie – donné-sans-donation dans le même geste que le Réel. Si l’Homme parle ici de « nouveau », c’est que la donation de la pratique en Réel est une altérité en immanence ce qui fait surprise puisque nécessitant un geste second.
Ce n’est ainsi pas la recherche, mais la pratique qui fait « nouveau ».
ce qui est oublier qu’en Pratique, le donné-sans-donation est « sans cause »
Pourtant, même comme surprise, le donné (de la pratique qui donne) est en immanence radicale, en Réel. Le donné est donc un pratiqué en le donné-sans-donation (du) Réel. Cependant la pratique qui donne une altérité, altérité qui fait croire à la « création du nouveau », éloigne l’Homme du sentiment d’évidence du Réel. L’Homme fini par penser que puisque le Monde est en cause, le Réel est aussi en cause.
La remise en cause du Réel fait oublier le donné-sans-donation et rechercher un donné-avec-donation.
la corruption du monde
Apparaît alors une corruption du Réel par le Monde, le Monde transfert sa demande de cause a un Réel Halluciné qui se voit « mis en cause ».
la croyance à l’unicité radicale du monde
Ce Réel Halluciné et mis en cause se voit qualifié d’unique. Non pas de par son identité mais en raison de l’unicité de sa cause (et du rasoir d’Occam) : une cause unique ne peut avoir qu’un effet unique. Et pour la même raison le Monde se voit qualifié de même… puis dans le même geste confondu avec le Réel. Puisque le Réel est unique, le Monde est unique et ne fait (donc) qu’un avec lui.
Unicité de pratique que l’on nomme Destin
De causes en causes se dessine un chemin. Un chemin de pratiques que l’Homme appelle son Destin.
l’identité et la cause
L'ombre de l'ombre interroge l'ombre : «Tout à l'heure tu marchais et maintenant tu t'arrêtes. Tout à l'heure tu étais assise et maintenant tu es debout. Pourquoi n'as-tu pas une conduite indépendante ?»
L'ombre répondit : «Est-ce que je ne dépends pas de quelque chose pour être ainsi ? Ce quelque chose ne dépend-il pas à son tour d'une autre chose ? Je dépends de quelque chose tout comme le serpent dépend de ses écaille et la cigale de ses ailes. Comment pourrais-je connaître ce qui fait que je suis tantôt ainsi, tantôt autrement ?»
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001
L’identité, la pratique en le donné-sans-donation (de) l’immanence radicale qui donne un identifiable en cette immanence est pratique radicale. Son donné par la pratique est clone. Le clone est l’identité de la pratique en Réel de ce qui vue de la philosophie est décision, identité d’une identité et d’une différence et qui donne une (autre) décision.
Le clone : une décision unilatérale
Sans que son altérité ne soit autre que l’immanence, le clone est la monstration philosophique de la philosophie. S’il est pratique en Réel, il ne peut être identifié qu’en philosophie. Il a la forme de la décision, mais une pratique en Réel. C’est une pratique en Réel du Réel qui donne un matériau : une décision unilatérale, une décision sans cause, car le Réel ne peut être identifié comme cause. Il ne peut être cause car le donné-sans-donation est sans possibilité d’être causé.
Le clone est donc la forme donnée-sans-donation de la philosophie en l’immanence radicale.
Mais s’il est sans cause, le clone est source en Réel de toutes causes, puisque toute pratique en une philosophie est en dernière identité clone d’un matériau philosophique.
La foi : cause radicale.
La paix procurée par ce qui n'est pas en paix, cette paix-là n'est pas la paix ; la preuve fournie par ce qui n'est pas prouvé, cette preuve-là n'est pas probante. La simple vision des choses est asservie par les choses ; seul l'esprit est probant. Que la vision ne vaille pas l'esprit, on le sait depuis longtemps. Mais le sot se fie à ce qu'il voit dans ses rapport avec les hommes. Quelle tristesse !
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001
Le renoncement et l’identifiable
Si la pratique en Réel est le renoncement de la pratique en Monde – en une philosophie – afin que cette pratique ne soit pas masquée par la Vérité, pour que cette pratique en Réel soit également en compréhension, les matériaux donnés par cette pratique doivent être identifiables.
La pratique en Réel qui ne donne que des matériaux identifiables sans causes (ni besoin de causes) est ce que nous pouvons appeler la foi[2].
La foi comme philosophie sans cause qui est elle-même cause du Monde est de ce fait la cause radicale. Pas une cause absolue, car la décision unilatérale peut toujours être autre, mais n’a aucune « raison » de l’être. La cause radicale est la cause nécessaire au Monde, sans être pourtant suffisante pour représenter le Réel, car « seulement » en Réel.
le corps
l’Homme en personne décrit par la non-philosophie peut sembler un Homme-sans-corps puisqu’il pratique mais n’agit pas sur le Réel et que le Monde est donné en lui. C’est –sans doute- se cacher que le corps de l’Homme est Rigueur : pratique causale (du) Monde. Le Corps est pratique de Matériaux en causalité (avec identification de la chaîne des pratiques comme cause-effet).
Une opposition corps-foi
Si le corps est pratique en cause et la foi pratique sans cause, la tentation est grande de les opposer. Mais ce serait oublier que dans la vision non-philosophique de la foi, le Monde se pratique en la foi. Et comme le corps est en Monde, le corps se pratique en la foi.
« en la foi, mon corps se meut » pourrait être le nouveau credo de la non-philosophie.
y a-t-il nécéssité d’un Dieu pour faire religion ?
Polythéisme, monothéisme, anathéisme
Devant tous les êtres qui se déploient dans l'univers, on n'en découvre aucun qui mérite qu'on fasse retour à lui.
Tchouang-tseu Traduction de Liou Kia-hway Editions Galimmard / Unesco, 2001
François Laruelle, un père en personne ?
L’ONPhI, comme illusion d’une pratique en Réel.
L’ONPhI est une organisation Non-Philosophique Internationale, qui se veut reprendre la nature de la non-philosophie constitutivement de par ses statuts. (particulièrement en se fondant sur une Théorie de la dernière instance).
Si le Réel est pratique, la détermination en dernière instance ne peut le causer.
Il est pourtant fallacieux de croire que la seule détermination en dernière instance (par l’intermédiaire d’un comité de sa mise en pratique ayant tout pouvoir) suffit à former non-philosophie.
La non-philosophie est posture (en Réel) et donné-sans-donation de philosophies (ou de la-philosophie) en cette posture. La détermination en dernière isntance n’est que la constatation par le philosophe (et non par le non-philosophe) d’une résistance à causer le Réel (car en pratique le Réel ne l’est pas).
La dernière instance n’est donc pas cause, même pas cause première. Même si elle en a l’apparence hallucinée depuis la philosophie.
Le conseil de l’ONPhI comme matérialisation de cette dernière instance est donc en hallucination.
Le Réel n’a pas besoin de contraindre la forme de la-philosophie.
L’identité de la-philosophie est décision. On peut donc considérer que la forme de la décision est décision (même si cette considération est philosophique). Il n’est pas nécessaire de la contraindre à prendre cette forme.
Le donné-sans-donation ne contraint pas la forme de la décision
Un donné qui n’aurait pas cette forme ne serait simplement pas de la philosophie. Et si aucun donné de ce genre n’a été jusqu’ici répertorié, rien en la non-philosophie, n’interdit sa possibilité.
Seulement, ce donné ; dont la forme ne serait pas le Monde, la Philosophie ; ne pourrait être pratiqué en Réel par la non-philosophie.
Le Réel est « immanence radicale », pour que l’ONPhI puisse se prévaloir du Réel, il aurait fallut que sa pratique soit en-personne. Ce ne sont pas des individus philosophiques occasionaux qui devraient « prendre des décisions », mais l’individu comme personne.
Seule l’unanimité correspond aux conditions de l’individu en personne.
Seul l’accord unanime répond à ce mode de pratique. La décision est pratique de l’individu en personne. L’individu qui n’est personne en particulier.
Le désaccord comme décision
Dans la pratique, pour que la pratique soit toujours en pratique et que la décision ne soit pas bloquée par l’individu particulier (et philosophique) que ne peut cesser d’être l’Homme dont la donation de la philosophie est concomitante à sa donation en Réel, il faudrait que toute désaccord soit exprimé par la production d’une nouvelle proposition de décision (censée faire l’unanimité).
Une philosophie occasionale étant crée à chaque fois qu’un ou plusieurs individus décident de mettre en commun leur décision (suivant le schéma ci dessus) . On pourra remarquer que ce serait toujours une façon de sortir du blocage d’une partie des individus particuliers.
Une ONPhi de ce type serait donc déjà une philosophie occasionale
Comme part des individus en Homme peuplant la Terre, une ONPhI crée sur ce modèle serait pourtant déjà occasionale. Occasionale mais pas pour autant ponctuelle ou d’opportunité.
Le Réel n’est pas causé par le politique
Le Réel ne peut pas plus être dit causé par l’organisation, le politique que par quoi que ce soit d’autre.
L’état de citoyen – même et peut être surtout en tant que citoyen du Monde – est mondain et philosophique.
Cependant une pratique à l’unanimité fait Un et ne peut plus être qualifiée de politique. Car la politique comme pratique des valeurs en société est non seulement mondaine, mais valeur (du) Monde, comme la morale et l’éthique.
La dernière instance ne suffit pas à l’autonomie et la consistance
La dernière instance est la forme de la pratique du Réel en Réel. Elle à ainsi la forme d’une causalité unilatérale, la causalité du donné-sans-donation qui acte en foi mais qui si elle ne suffit pas à être cause n’en nécessite pas. Il n’y a aucun besoin de cause en la foi pratiquée en Réel et aucun moyen d’en identifier une.
L’autonomie demande une absence de cause (systématique), mais demande un rapport, un rapport-rapporté et donc philosophique. On ne peut être autonome que d’un point de vue philosophique. Lorsque peut être donné(avec-donation) un rapport mondain d’une philosophie à une philosophie identifié comme Autre. Ce rapport n’est donc plus de « dernière instance », mais « d’instance », une simple pratique en philosophie d’une philosophie.
La consistance est encore plus draconienne. Non seulement elle demande une certaine autonomie (sans cela le système dont la consistance est à étudier doit également comprendre le système cause), mais elle demande en plus la constitution d’une philosophie en Vérité dans laquelle la négation (en général par tiers exclus) est définie.
Les non-philosophies occasionales ne peuvent se justifier de la seule ONPhI
L’ONPhI comme organisation est donc mondaine et philosophique. Elle ne peut être la cause de non-philosophies. Elle peut seulement en favoriser l’apprentissage et l’enseignement en permettant aux étudiants non-philosophes de trouver la bonne posture par un discours philosophique approprié.
Ces non-philosophies occasionales devront donc s’assurer elles-mêmes que le discours philosophique les traduisant mènent bien à la posture adéquate à leur pratique en Réel. Où plutôt, l’absence de cette posture sera la conséquence philosophique d’une non pratique non-philosophique.
La rigueur comme corollaire de la liberté en l’Homme
L’acte de foi en l’Homme dispose d’une liberté sans pareille. Il n’est rien dont la forme soit la décision qu’il ne puisse pratiquer, et l’absence de cause radicale qu’est le donné-sans-donation n’exclue à priori aucunes pratiques.
La première conséquence est que l’Homme n’est aucunement à l’abri de la contradiction et de l’inconsistance.
D’un point de vue non-philosophique, la philosophie est une tentative d’organiser l’acte de foi d’une manière à donner sens au Monde. Pour ce faire, elle utilise la pratique de la cause et de l’effet.
La non-philosophie montre l’hallucination que représente cette pratique dans le seul et unique cas du Réel, mais dans le même temps confirme que l’acte de pratique est la source de cause (et d’effet) pour la philosophie. Pour pouvoir pratiquer la philosophie d’une manière indiscernable à la pratique qu’à la philosophie d’elle-même, la pratique non-philosophique se doit d’être identifiable sur toute la chaîne des déterminations. Et cette identification c’est la définition de la Rigueur.
Ainsi, pour permettre une pratique philosophique indiscernable la non-philosophie se doit d’être en rigueur.
Séparément en commun plutôt que livré à la mondanité spontané
Comme non-philosophie occasionale, dont la pratique est l’unanimité, cette organisation pourrait être considérée comme de l’ordre de l’Unité quantifiable, mais ce serait oublier qu’à tout moment –dans la pratique du une fois chaque fois- une nouvelle philosophie occasionale peut regrouper et séparer les individus comme personne. Nous sommes donc bien ici dans la liberté radicale du Réel et l’Un indénombrable.
Donc même en groupe la non-philosophie est une activité en toute rigueur d’individus en personne.
Est-elle pour autant démocratique ?
La démocratie comme prise de pouvoir de la majorité est une forme politique qui soit ni la minorité, soit la réduit à la portion congrue – puisque c’est le choix de la majorité… -
L’Unanimité d’individus en personne agissant dans la pratique d’un une fois-chaque-fois (ce que j’appelle un Collectif) en est presque l’antithèse. C’est l’affirmation d’une liberté en une pratique partagée.
la nécéssité d’un créateur ?
si d’un point de vue mondain, la non-philosophie est indubitablement crée, et crée par un Homme-en-particulier, un Homme en identité-identifié comme « François Laruelle », cette identification ne peut s’effectuer que depuis la philosophie - le Monde-.
En la pratique en Réel, peut-on parler de création ?
Il ne me semble pas. Le Réel défini pour son apprentissage par lui-même et pour les autres par François Laruelle est un Réel décrit en la Philosophie seulement comme guide pour atteindre la « pratique en Réel ». Il ne peut en aucun cas s’agir du Réel en pratique en non-philosophie qui n’est désignable par aucun attribut, aucune qualité, qui ne peut seulement qu’être pratiqué.
Seulement une pratique (du) donné-sans-donation !
Ce Réel qui n’est pas plus en Temps, qu’il n’est en Vérité n’a ni début, ni fin, ni limite sans être infini ou illimité - ce qui serait encore l’objectiver - . Il est identité non identifiable.
Donné-sans-donation « la connaissance, par l’étranger à ce don d’une promesse d’un toujours-déjà-donné perdu et définitivement secret qui ne sera jamais une surprise. », ce Réel, n’a pas de donneur et n’est pas soumis à l’acte de donation.
La recherche de reconnaissance
Si non-philosophiquement, le créateur n’est pas, la pratique philosophique servant à l’apprentissage de la non-philosophie, elle est identifiable. Non seulement pratiquée, elle est également signée. Ce n’est que dans ce cadre – d’enseignement de la non-philosophie – qu’existe l’auteur. Auteur d’une méthode, méthode d’apprentissage d’une posture.