La raison contre l'intuition ?
22/03/2006 à 13:17
Par: Jean-Michel Lacrosse
Réponses (3)
Yves Blanc
22/03/2006 à 20:33
Merci pour ce propos des plus "confus" qui éclaire prodigieusement, subitement le sens de la non-philosophie. A moins que je l'interprète à tort, ce qui est toujours possible !
Vous définissez donc la non-philosophie comme une intuition libre, autrement dit une confusion de l'intuition et de la raison.
Mais il n'est que le statut même du langage dans son élaboration pour supporter une telle définition confuse : il se crée, s'exprime immédiatement (1) dans sa pratique même (2)?
Alors, faut-il considérer le Réel non-philosophique comme l'avènement du langage ?
Et au risque de me répéter, c'est bien en ce sens que je vois du génie dans la non-philosophie : elle est théorie tout autant que pratique "en toute rigueur" du langage puisqu'elle en fournit la définition la plus générale.
(1) d'où l'idée d'intuition pour le définir.
(2) d'où l'idée de parfaite liberté, d'immanence radicale, puisqu'il n'évoque rien que lui-même, puisqu'il se crée ainsi comme son propre objet... de réflexion.
Vous définissez donc la non-philosophie comme une intuition libre, autrement dit une confusion de l'intuition et de la raison.
Mais il n'est que le statut même du langage dans son élaboration pour supporter une telle définition confuse : il se crée, s'exprime immédiatement (1) dans sa pratique même (2)?
Alors, faut-il considérer le Réel non-philosophique comme l'avènement du langage ?
Et au risque de me répéter, c'est bien en ce sens que je vois du génie dans la non-philosophie : elle est théorie tout autant que pratique "en toute rigueur" du langage puisqu'elle en fournit la définition la plus générale.
(1) d'où l'idée d'intuition pour le définir.
(2) d'où l'idée de parfaite liberté, d'immanence radicale, puisqu'il n'évoque rien que lui-même, puisqu'il se crée ainsi comme son propre objet... de réflexion.
pascal morvan
31/03/2006 à 00:26
le genie non philosophique,doit se perdre ,pour devoir en arriver alors a la philosophie:et ce sera bien l un des a etre devenu un vrai philosophe
Yves Blanc
11/04/2006 à 01:57
J'aurai parlé de "confusion" par humour, rien donc de péjoratif dans cet emploi. Il indique plutôt le fait d'une essence originairement complexe de la posture, de l'esprit non-philosophique, qui lie de manière indivisible intuition et raison.
Mais alors, que peut donc bien être ce métissage de deux modes de pensée réputés contraires ?
La lettre de François Laruelle du 24 mars dernier en fournit la réponse : cette fusion de l'intuition et de la raison se traduit au plan de l'esprit par une originaire dissidence, ou " résistance première ". Rien d'une ré-action à un monde donné, mais une in-action ou in-satisfaction immanente, bref un certain "désir" spirituel, un certain désir propre à la pensée, un désir ou moteur de la pensée : la " force (de) pensée "* proprement humaine. Cette réalité première du désir, telle est, pour le dire autrement, le Réel non-philosophique.
Il faut voir dans cette définition rigoureuse de la non-philosophie, une traduction originale, une actualisation (au sens où elle utilise un lexique inédit qui surprend, et c'est là le prestige de la parole non-hilosophique) d'une réflexion philosophique qui l'est - du reste - peut-être moins.
Cela dit, une telle identification du désir au mouvement propre (à l'énergie) de la pensée, qui en consacre le statut " in- " (autrement dit " non- ") plutôt que " méta- " physique, saurait-elle à elle seule justifier du progrès théorique accompli par l'esprit non-philosophique ?
Mais alors, que peut donc bien être ce métissage de deux modes de pensée réputés contraires ?
La lettre de François Laruelle du 24 mars dernier en fournit la réponse : cette fusion de l'intuition et de la raison se traduit au plan de l'esprit par une originaire dissidence, ou " résistance première ". Rien d'une ré-action à un monde donné, mais une in-action ou in-satisfaction immanente, bref un certain "désir" spirituel, un certain désir propre à la pensée, un désir ou moteur de la pensée : la " force (de) pensée "* proprement humaine. Cette réalité première du désir, telle est, pour le dire autrement, le Réel non-philosophique.
Il faut voir dans cette définition rigoureuse de la non-philosophie, une traduction originale, une actualisation (au sens où elle utilise un lexique inédit qui surprend, et c'est là le prestige de la parole non-hilosophique) d'une réflexion philosophique qui l'est - du reste - peut-être moins.
Cela dit, une telle identification du désir au mouvement propre (à l'énergie) de la pensée, qui en consacre le statut " in- " (autrement dit " non- ") plutôt que " méta- " physique, saurait-elle à elle seule justifier du progrès théorique accompli par l'esprit non-philosophique ?