An Encounter in Non-Standard Philosophy: Laruelle and the Kyoto School
This conference examines themes, methods and constructive possibilities linking François Laruelle’s non-standard philosophy with the work of the philosophers of the Kyoto School including but not limited to Kitarō Nishida, Hajime Tanabe, Jun Tosaka, Keiji Nishitani and Miki Kiyoshi. Topics for proposed papers are free to focus on metaphysical, epistemological, ethical or aesthetic questions and may involve comparative studies of Laruelle and specific thinkers from the Kyoto School regarding such themes as:Shinran Buddhism Basho Nothingness Zen Mu Radical Immanence Sufficient Philosophy Philosophical Decision The Real and the One Analyses of commonalities or points of divergence between the respective approaches, or connections between more recent applications of these distinct modes of thought are also appropriate. Papers that examine how the practices of thinking involved in Laruelle’s work and that of the Kyoto school transform traditional understandings of the act and content of philosophy are especially welcome.Voir
François Laruelle and Non-Standard Philosophy: The Path of Least Resistance
February 8–9 2018TUJ-ULB Contemporary Philosophy Workshop 2019
"François Laruelle and Non-Standard Philosophy: The Path of Least Resistance”
This research workshop aims at providing a platform for scholars in the field of contemporary continental philosophy to discuss the significance of Non-Philosophy. The thematic focus of the workshop will be on the notion of “resistance” in the works of François Laruelle but any papers on Non-philosophy in the context of contemporary continental philosophy are welcomed.
Abstract:
Philosophy or philosophical knowledge functions as a foundational rational core of all modes of thought attempting to envision the real. The paths philosophy undertakes historically embrace a totalizing ambition in the supposed attempt to define, grasp and/or seize the essence of the real. Laruelle’s non-standard philosophical approach offers a new path, one of least resistance that moves away from the pre-established pursuits to grasp and deliver us the real (le Réel). This elusive yet ultimate desire of philosophy defines all forms of (philosophical) thought without exception. Traditional philosophy and metaphysics are in ceaseless pursuit of totality in regard to various practices and modes of production as well as use of knowledge.
Moreover, non-standard philosophy tries to establish what will serve as an underlying principle of democracy in thought. Philosophy re-produces and reasserts itself through the production of knowledge, feeding on its own self-sufficiency while non-standard philosophy tries to liberate knowledge by using its generic potential so that new forms of thought and knowledge can emerge. Philosophy defines, confines, and shapes subjects and objects, non-standard philosophy tries to use the available knowledge in a way that eludes known philosophical constraints. There can not be real democracy without first and foremost instituting a democracy in thought, and this is where non-standard philosophy will be used to provide a future platform and methodology grounded in genericity of knowledge and immanence rather than traditional metaphysics. We need a novel path of least philosophical resistance if we are to achieve these goals.
Les CAHIERS (d') ETRANGERS sont revenus !
Nouvelle adresse pour les cahiers (d') étrangersLA PHILOSOPHIE NON-STANDARD DE FRANÇOIS LARUELLE
LA PHILOSOPHIE NON-STANDARD DE FRANÇOIS LARUELLEVoirQu'allons-nous mettre à l'ordre du jour ? Entre penseurs éternels et philosophes de comptoir, entre mort annoncée et excès de communication, entre coup d'Etat permanent et bavardage démocratique, on connaît la chanson. Inutile de se joindre au choeur dès que l'on a compris que nous philosophes sommes des cyclothymiques. Au-delà du moins de notre goût personnel pour l'opéra ou la variété philosophiques, il n'y a pas à choisir entre la défense des anciennes figures et la vanité satisfaite des opinions, avec dans l'entre-deux la répétition académique qui n'a de fonction que d'assurer une survie économique. La refondation de la philosophie nous rappelle celle du capitalisme, sa défense laisse croire qu'elle est menacée, son embaumement scolaire fait croire qu'elle était vivante.
Bouge, la philosophie ! Comme les gnostiques, et avant d'être écrasés par le cynisme de l'Etat, les mensonges de l'Eglise, la nécessité de la Survie, il est peut-être encore temps d'inventer notre mythologie la plus rigoureuse! Pourquoi la philosophie est-elle finalement si sage, elle qui frôle la folie et invente de si beaux systèmes tellement ambitieux, sinon parce qu'elle s'est prudemment arrêtée à mi chemin ? Elle invente dans ses propres codes, il y a même sans cesse de nouveaux « grands » penseurs. Mais elle semble fascinée par son propre mouvement, sidérée par sa grandeur, abîmée dans la contemplation de ses monuments, c'est qu'elle se mire dans son Idéal du moi, ce qu'elle appelle l'Absolu. Elle a tout de l'individu prématuré et inachevé qui doit s'y reprendre à plusieurs fois pour naître, ne cesse de rejeter son placenta sans parvenir à lui-même, et se décide du coup à s'affirmer une fois pour toutes. Mais elle n'a pas la sûreté contrôlée de la science ni la certitude bovine des opinions. Science sans être science, poésie sans être poème, politique sans pouvoir réel, c'est son hésitation permanente qui l'induit au coup de force de l'Impossible.
L'un des objectifs de la non-philosophie face à cette situation sans issue est de tenter de formaliser à partir du modèle philosophique les règles d'une invention ultra-philosophique. Ce que nous appelons après d'autres un geste générique, le pensant comme « radical » mais non comme absolu, est un type de « forçage » inventif opposé au coup de force permanent de la philosophie. Pourquoi serait-il nécessaire de philosopher dans les codes reçus et vérifiés ? Nous ne voulons pas ajouter une philosophie aux autres ni simplement faire retrait et retraite, mais produire « du » quasi philosophique, fût-ce par morceaux, pièces ou fragments ou comme une nouvelle spectralité plutôt que des relents de l'ancien spectacle. Le spectre de rayonnement de la philosophie est encore bien étroit, peut-être est-il possible d'étendre sa spectralité, de varier ses nuances. Qu'est-ce qu'une fiction au voisinage de la philosophie, une philo-fiction ? L'une des ambitions de la non-philosophie serait de créer un nouveau genre théorique, la philo-fiction avec ses effets politiques, éthiques, artistiques afférents. Une autre combinaison de la science et de la fiction, moins littéraire peut-être, plus conceptuelle, moins naïvement technologique et plus théorique, venant « accomplir » l'ancienne Loi de la philosophie plutôt que la nier…
Encore faudrait-il posséder la clé de l'invention spectrale et regarder vers la science. La difficulté de l'impératif non-philosophique est évidente, comment dépasser les apories platoniciennes de la connaissance philosophique ? Pourquoi ne pas aller jusqu'à un certain terme pratiqué déjà ailleurs, jusqu'à des philosophes « sans » oeuvre, c'est-à-dire les œuvres d'un certain non-agir. Peut-on imaginer des non-philosophes qui mettraient leur énergie à inventer leur impuissance à inventer ? Pourquoi après tout ne ferait-on pas de notre impuissance oeuvre ou doctrine ? Par définition il ne nous appartient pas de formuler seulement un impératif générique, voire des recettes, mais nous ne voulons pas non plus désespérer les volontés rebelles, ce serait un idéal de politique. Il faut chercher des modèles dans les autres pratiques, sciences, littérature, science-fiction, il y a un minimum de procédés ou de moyens pour se mettre en route, failles ou interstices de la philosophie autrefois, excès actuels, aspects ludiques, bricolages, philosophies parallèles aujourd'hui. L'idéal est évidemment d'introduire une certaine rigueur de règles, et de fournir un exemple de réflexion sur les conditions de l'invention. Mais peut-être que le terme de non-philosophie pose trop de problèmes, produit trop d'effroi ou de sourires, alors « philosophie non-standard » serait tout aussi parlant et plus ouvert mais toujours sur la base d'une fermeture ou d'un « non » décidément inévitable.
François LARUELLE, 17 mai 2009.