Pourquoi l'ONPhI a-t-elle des statuts ?
05/06/2003, Erik Del Bufalo
La réponse est dans le préambule des statuts eux-mêmes :
L'ONPhI a deux buts, un but minimal et un but maximal. Ces objectifs sont pour la pensée et pour le monde.
Ceux-ci constituent l'orientation de son vecteur, mais le vecteur lui-même n'est pas mondain ou philosophique. Ce sont les objectifs de l'ONPhI, mais justement en tant que buts ou objectifs, ils ne sont pas auto-référentiels, ils sont pour la Décision philosophique, la Culture ou la Pensée-Monde.
Ainsi, nous postulons que ni le but minimal ni le but maximal ne sont interprétables, c'est-à-dire quils ne sont pas des consignes de la pensée-monde, voire des concepts philosophiques ou simplement des philosophèmes inhérents au Monde. Ces buts ne sont pas des objets philosophiques, voire des objets tout court. Les statuts ne sont pas davantage des normes ou des règles pour la direction de sa démarche, ils font sa démarche ou sa matérialité dès qu'elle commence sans retour.
S'agissant de buts formulés en-principe (les statuts sont toujours des formulations seulement-en-principe), ils opèrent en tant qu'axiomes ou a priori vécus en-dernière-instance ou en-Un. Ils sont donc plus qu'un commencement et moins qu'une fin. On peut toujours réfléchir (sur) les statuts de l'ONPhI mais, justement, hors des statuts eux-mêmes, dans le Monde ou la philosophie.
Les statuts de l'ONPhI sont pour le monde et non point dans le monde.
Cette formule est donnée par la dualité non-amphibologique (amphibologie : dualité plus l'Un) des buts : il n'y a pas unité des buts, mais les buts, en tant qu'ils sont deux (minimal et maximal), suivent la structure empirico-transcendantale de la pensée-monde (qui n'est donnée que par la non-philosophie).
Le but minimal reprend ladite dualité (empirico-transcendantale) du côté du transcendantal, le but maximum du côté de l'empirique, sans briser la dualité elle-même. L'objectif minimal donne (sans auto-donation) le « champ » de l'ONPhI, le but maximal produit (car il ne s'agit pas dune auto-position) son « efficacité ». Champ et efficacité font le corps et le tranchant de la non-philosophie au moment – mais pas seulement – où elle s'agence suivant des statuts d'une organisation.
La non-philosophie est plus que ses organisations mais celles-ci ne sont pas l'effet mondain de celle-là. C'est dire que l'ONPhI et la non-philosophie, cette méthode sans modèle et sans contenu, sont identiques seulement en-dernière-instance ; elles ont un rapport unilatéral, voire un non-rapport radical.
L'ONPhI n'étant point nécessaire pour la non-philosophie, elle ne « représente » pas celle-ci mais la fait agir comme une institution non-mondaine dans le monde.
Elle n'est donc pas seulement une « communauté négative » mais l'identité unilatérale ou en-Réel de la communauté et de l'Un ou du Réel.
L'ONPhI est une forme de démocratie propre à la non-philosophie, une démocratie unilatérale ou universelle et non simplement libérale, mondaine, philosophique ou même « plus qu'humaine ».
Parce qu'elle a des statuts, donnés dans la guise de formules non-thétiques, l'ONPhI est une communauté matérielle, voire une démocratie en-Réel ; cela signifie qu'elle ne représente ni l'idée ni l'efficacité d'une démocratie formelle : elle se présente une seule fois, sans représentation ni interprétation, en tant qu'acte d'une démocratie où la forme, non-thétique, constitue de part en part sa matérialité ou sa performance. Un but est toujours, au moins en partie, dans le futur. Mais les buts de l'ONPhi postulés en tant que purs symboles sans représentations, vivent dans un futur-en-personne.
Autrement dit, l'ONPhI a des statuts parce qu'elle formule son futur comme la matérialité précise de son existence. Elle est une democratie en acte, voire une communauté performative.