ça suffit ? - Forum ONPhI

ça suffit ?

18/04/2006 à 02:00
Par: A. F NOËL
Le prix de la suffisance est lui-même suffisamment suffisant pour suffire à confondre le « « « non-philosophe » » » qui le décerne avec Monsieur Purgon, célèbre prescripteur et assassin sur ordonnance de tout Eclat (de) Rire.
Nous autres Toinette, Spartacus, taulards, métallos ou « racaille » à condés qui, du fond de nos zonzons, n’avons rien compris, ni saisi, ni rien pris du donné radical (du) Réel-Un découvert par la force de pensée de François Laruelle, nous savons que le « non » de la non-philosophie ne nie strictement pas la suffisance dont ce dernier des « non » ne fait aucune
« consommation ».
Celle-ci serait assez dénégatrice de Soi et suffisamment destructrice /assimilatrice du capital, pour demander elle-même une « purge » quotidienne en un lieu commun/privé d’aisance bien connu, et donc assez forte en empirisme pour effectuer un retour légèrement différé à la philosophie où tout « « « non-philosophe » » » retomberait du pied droit en croyant le contraire. La suffisance revenant à la suffisance de ce droit, elle se reviendrait ici à elle-même sous un aspect suffisamment infectieux pour y représenter une interprétation particulièrement virulente du Réel. Ce qui ne vaudrait pas de l’Un, bien entendu, mais de l’In-(sulte) qui résulte de la déchéance en-être où le « « « non-philosophe » » » le ferait retomber.
De sa déchéance philosophique, l’Un ne se venge pas.
Chacun est en pouvoir de céder au plaisir et donc de renoncer à méditer strictement « seul dans une chambre », càd rigoureusement sans la-philosophie-là-devant (et donc sans le Réel qu’elle représente), ce que dit et fait exactement « penser en immanence radicale ». On y renonce d’autant plus facilement que l’exercice « mystique ordinaire » qui nous y conduit n’est pas intellectuel (quoi d’étonnant ?) et donc très difficile à pratiquer pour un
« savant ».
Longtemps nous nous sommes moqués de notre suffisance philosophique projetée sur le
« philosophe » bouc émissaire qui nous en débarrassait à bon compte en nous permettant de faire l’économie de tout travail sérieux et rigoureux pour l’épanouissement de la force de pensée.
C’est « normal », comme dit F. Laruelle, et même très intéressant, car cette réaction terroriste à l’égard des philosophes et de la philosophie, fournit à l’insurgé l’occasion d’entamer vers la force (de) lutte un voyage sans retour qui place le prolétariat à l’abri des défaites que le monde lui promet de toute éternité.
L’occasion n’est pas « rêvée », voilà la difficulté, on dira même qu'à son arrivée, le cauchemar est à peine commencé.
De là on découvre que l’on ne peut pas "être" non-philosophe, sans "y-être" en même temps coupé de la force de pensée et "en-être" l’instrument tautologiquement servile de la suffisance, telle qu’elle condamne cet « être » à la vocation
de soi(s)-niant.
Etc.
AF. NOËL
alias Ste Thérèse d’Avilacan-can
Réponses (2)
jérôme Ramond 03/07/2006 à 11:01
Le NON de la non-philosophie est un NON à toutes les suffisances qui tentent de représenter l’autre, de se représenter comme l’autre, à sa place, surtout si l’autre est en souffrance, d’autant plus dans le martyr quotidien de ses souffrances. C’est un NON à vos « nous autres », à la claque bienveillante dans le dos, au clin d’ oeil complice qui signe toujours - l’histoire le manifeste et pas seulement celle du XX° siècle comme on s’en lamente trop - le : « passez devant, je vous suis dans le combat », bien à l’abri dans mes pensées (ici fort confuses me semble t-il)... Les chefs des rebelles ne sont jamais des rebelles eux-mêmes : NON ! Ils pseudo-transcendent les rebellions bien à l’abri des immanences ordinaires dont il nous (du moins quant à moi)semble évident que nous ne savons jamais rien par principe, par a-priori, c’est à dire avant de les avoir rencontré en personne.
Nous faisons le pari que le « prolétariat » s’en trouvera bien mieux de ne plus être représenté par qui que ce soit, si ce n’est par lui-même (identité), présentement (réalité), et surtout en personne (ego), je dirai dans la dignité de la table démocratique des négociations (qui doit sans doute vous horrifier, j’en suis sûr...). Ainsi ne servira t-il plus de chair vivante aux canons idéologiques, ne sera t’il plus le pion-servant des systèmes idéologiques qui le soit-disant représentent pour mieux oublier de le présenter. Décidément : NON !
jerome Ramond 28/03/2007 à 16:08
réponse 2 à une réponse 1 qui n'a pas été enregistrée :
Poursuite de l’un quand même...

Le maître et son esclave discourent de leurs jeux hallucinés, et tournent ensemble dans le cercle béat et auto-suffisant, mais heureusement aussi complaisant et même pour rire (je l’espère), de leurs dialectiques, de leurs confusions. Que peuvent-ils savoir l’un de l’autre ? La suffisance - les logos - du maître et la souffrance - les cris - de la victime ? Pourquoi vous dirais-je qui je suis, où je suis dans ce cercle déjà effectué ?

Hors du cercle (en effet), et j’en suis et sans vouloir y retourner : Qu’en est-il de leurs conditions propres ? Avons-nous donc tant à nous plaindre ? N’avons nous pas ces fameuses tables décriées trop vite ? La parole et le sens se constituent réellement - malgré tout et le tout, malgré les egocentrismes et les logocentrismes - aux tables et aux repas des hommes, des femmes et des enfants, libres de la contingence constituée du sens, un (mais) en dernière-instance : c’est une partie de (ma) gnose, de (ma) parlure non-philosophique, de mon emprunt pas trop hérétique je pense à la pensée de Laruelle. Transcendance matérielle : la table, la tablée et les personnes attablées, quelles que soient les façons dont elles s’effectuent ; quels que soient les lieux - à l’université, sur internet, en famille, par la poste aussi bien que - plus difficilement bien sûr - dans les rues et nos usines les plus contraignantes ; cette table m’est chère... Elle a de la valeur pour moi, même dans sa simplicité la plus élémentaire du petit repas entre amis, du petit-déjeuner en famille... Car elle est plus qu’un miroir dialectique, qu’un bel édifice métaphysique : une pointe aiguisée qui agit dans les chairs incarnées du sens. Nourriture du corps et du sens : banquets, repas et attablées, victuailles et paroles des hommes libres. Irais-je jusqu’à dire - sans me faire traiter de facho - que ce point de découverte est intraitable ? Que c’est un axiome clair ? Qu’il n’évitera pas les chocs ?