RE: TR 2006 : Une unité de temps aléatoire

Je reprends les deux temps de votre argumentation : une argumentation, remarquons le d’entrée, qui n’est donc pas si « aléatoire » quoi que vous en disiez et manifeste bien d’une décision comme n’importe quel discours constitué.
Dans un premier temps : vous imaginez-supposez le temps comme « un élastique ou mieux, comme une matière ductile, indivisible, qui ne peut que s’étirer et créer ainsi, en s’étirant, ce que nous appelons la réalité du temps ». Ce premier temps manifeste bien le temps de l’immanence, autrement dit le temps (de l’)Un, dont les noms premiers (c’est très important) sont : ego, identité et réel. Ainsi, M. Laruelle a pu dire : « Si la non-philosophie a quelque effet en dehors de son exercice immanent, c’est d’user de la philosophie et de la science pour porter la pensée à la jouissance d’une vie éternelle ou immanente » : F. Laruelle, « Introduction à la non-philosophie » IV° partie, conférence audio Nanterre 8’50.
Mais dans un deuxième temps, nous ne voulons décidément pas d’ « aléatoire » pour cette immanence que nous appelons l’Un ou le Réel (avec donc des majuscules) et c’est ce en quoi nous différons, ou plus précisément-rigoureusement ce en quoi nous avons décidé de différer. L’immanence décrite n’a rien pour nous d’un jeu ni d’un jouet mathématique, mais manifeste d’une coupure radicale, hors tout, et donc hors temps. Ce en quoi, nous pouvons dire qu’elle est éternelle, éternité de la condition humaine. En aucun cas, l’immanence « un » ne sera « unité » pour un tout, pour votre tout « aléatoire » plutôt paradoxal, je dirai « différantiel » peut-être « derridien », où certes vos unités débordent sans cesse leur clôture en créant du temps, de la temporalité, mais sans sauter en dehors du cercle un/unité. Sans sauter hors du temps. Ce saut, au bord duquel vous semblez hésiter, est nécessaire pour penser la temporalité et - selon cette coupure - pour être « de son temps ». Il est bien le passage de l’adolescence et des jeux complexes ou archi-complexes de la logique, à une certaine maturité, disons le clairement : à l’ éthique. « C’est celui qui dit qui l’est » comme on dit en maternelle...
Modifier Nouvel article