RE: TR 2006 : Une unité de temps aléatoire

Excusez le retard !
J’ai défini la pensée aléatoire le plus spontanément en disant qu’elle ignore l’éternité, déterminée qu’elle est par définition à penser toute chose comme originairement temporelle, soumise aux « aléas » du temps. Mais à la nuance près que le temps pensé de manière aléatoire ce n’est pas la seule réalité des aléas, mais également ce qui donne sens à l’aléa : la résistance de la matière constituée.

Autrement dit, pour la pensée aléatoire, la stabilité est un des éléments constitutifs du temps et non sa négation exclusive. C’est pour cette raison que lorsque vous me parlez de stabilité pour en appeler à une sortie du temps, je vous dis que la pensée aléatoire ne fait pas de ce critère la preuve suffisante du « hors temps », mais au contraire la preuve irréfutable de sa réalité temporelle incontournable. Autrement dit la pensée aléatoire ne sépare pas exclusivement la pensée de la théorie comme feu Descartes le faisait de l’esprit comparé à la matière, mais fait de la théorie une composante de la pensée humaine, son apparente stabilité…

Bien loin par conséquent que la pensée échappe « en théorie » au temps, c’est à l’inverse parce qu’elle est humaine, en proie au désir, à l’attente d’autre chose, c’est parce qu’elle n’échappe pas à la dimension aléatoire du temps – ou pour le dire en vos propres termes c’est parce qu’elle est « sans principe par essence » - qu’il lui faut sans cesse théoriser, choisir quelque principe d’existence qui lui ôte le vertige de son ignorance.

Pour conclure, aux yeux de la pensée aléatoire, la pensée n’échappe pas en théorie au temps, elle réalise intelligemment sa dimension aléatoire en le faisant. Intelligemment, autrement dit, elle lui donne un sens (théorique) là où, originairement (métaphysiquement), elle n’en a pas, elle est proprement ignorante de de son identité pour ne pas dire de sa destination.

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