hyperdimensionalité
17/01/2006 à 14:46
Par: Angalun
Réponses (3)
Jean-Michel Lacrosse
25/01/2006 à 15:25
Il n’est pas sûr qu’il y ait une pensée non-philosophique même s’il y a une pratique non-philosophique. La pensée non-philosophique ne peut être différentiée de la pensée tout court : l’Homme pense. Il n’y a pas de spécificité de la pensée non-philosophique.
<T2>L’hallucination du Réel</T2>
Pour la non-philosophie, lorsque la Philosophie dit atteindre au Réel, il s’agit d’une hallucination.
L’hallucination est une déduction logique à partir du prédicat : le Réel ne peut être modifié, atteint, saisi, pris, donné-avec-donation etc. prédicat lui-même déduit du terme premier « Réel : immanence radicale ». Toute affirmation philosophique disant : « tenez, voici le Vrai Réel » ne peut être qu’une hallucination (au mieux).
« rien ne peut être dit du Réel » est déjà trop en dire, puisque c’est objectiver un « Réel dont on ne peut rien dire ». Même si dans le cadre de l’apprentissage de la non-philosophie, apprentissage qui ne peut s’effectuer qu’à travers la philosophie (puisque le Réel ne peut être désigné comme un objet à l’élève), on peut utiliser un mot « Réel » comme paramètre d’une explication qui montre le chemin vers la posture non-philosophique. L’apparence philosophique résiduelle est alors uniquement cette monstration philosophique d’une non-philosophie.
Seulement si l’on ne peut rien dire du Réel d’autre que « immanence radicale », tout peut être pratiqué de la-philosophie. Et lorsque nous sommes dans la pratique en Réel d’une philosophie (particulière ou non) nous sommes dans la pratique non-philosophique.
Si la pratique en Réel d’une philosophie (ce que nous appelons une non-philosophie) est indiscernable de la pratique en cette philosophie (par des philosophes qui n’ont rien de non-philosophes), c’est seulement que le Réel, s’il détermine en dernière identité, n’est pas suffisant à causer une différence.
<T2>Puissance de l’Un</T2>
Alors pour la non-philosophie, le Réel n’est pas plus hyperdimensionel que tri ou mono-dimensionnel. Si nous n’y accédons pas (ni en sa totalité, ni en sa particularité), ce n’est pas parce ce que nous « n’avons pas encore regardé dans la bonne direction », mais seulement parce qu’il n’y a pas un Réel « en soi » à regarder, mais seulement des Réels hallucinés posés et donnés par les philosophes (et autres penseurs).
L’Un non-philosophique est puissance (au singulier) : pratique-en-potentiel de la donation en Réel comme surprise, parce que l’Un – le Réel – est pratique en immanence radicale, une pratique qui ne crée, ni ne détruit, qui n’est ni désigné, ni désignable.
Seule la pratique d’une philosophie pratiquée en ce Réel – la non-philosophie la nomme alors donnée-sans-donation – permet l’identification de réalités (éventuellement multidimensionnelles) mais qui resteront des hallucinations.
<T2>Perspectives spirituelles</T2>
Cependant si la non-philosophie ne nie aucunement des « perspectives spirituelles », son approche ne « nécessite pas l’usage de cette hypothèse ». Le Réel n’est pas causé, il ne nécessite donc pas l’existence d’une puissance « préalable au Réel » pour être « Réel ».
Pourtant, si le Réel n’est pas causé, la pratique en Réel cause et ceci peut parfaitement être nommé « acte de foi ».
<T2>L’hallucination du Réel</T2>
Pour la non-philosophie, lorsque la Philosophie dit atteindre au Réel, il s’agit d’une hallucination.
L’hallucination est une déduction logique à partir du prédicat : le Réel ne peut être modifié, atteint, saisi, pris, donné-avec-donation etc. prédicat lui-même déduit du terme premier « Réel : immanence radicale ». Toute affirmation philosophique disant : « tenez, voici le Vrai Réel » ne peut être qu’une hallucination (au mieux).
« rien ne peut être dit du Réel » est déjà trop en dire, puisque c’est objectiver un « Réel dont on ne peut rien dire ». Même si dans le cadre de l’apprentissage de la non-philosophie, apprentissage qui ne peut s’effectuer qu’à travers la philosophie (puisque le Réel ne peut être désigné comme un objet à l’élève), on peut utiliser un mot « Réel » comme paramètre d’une explication qui montre le chemin vers la posture non-philosophique. L’apparence philosophique résiduelle est alors uniquement cette monstration philosophique d’une non-philosophie.
Seulement si l’on ne peut rien dire du Réel d’autre que « immanence radicale », tout peut être pratiqué de la-philosophie. Et lorsque nous sommes dans la pratique en Réel d’une philosophie (particulière ou non) nous sommes dans la pratique non-philosophique.
Si la pratique en Réel d’une philosophie (ce que nous appelons une non-philosophie) est indiscernable de la pratique en cette philosophie (par des philosophes qui n’ont rien de non-philosophes), c’est seulement que le Réel, s’il détermine en dernière identité, n’est pas suffisant à causer une différence.
<T2>Puissance de l’Un</T2>
Alors pour la non-philosophie, le Réel n’est pas plus hyperdimensionel que tri ou mono-dimensionnel. Si nous n’y accédons pas (ni en sa totalité, ni en sa particularité), ce n’est pas parce ce que nous « n’avons pas encore regardé dans la bonne direction », mais seulement parce qu’il n’y a pas un Réel « en soi » à regarder, mais seulement des Réels hallucinés posés et donnés par les philosophes (et autres penseurs).
L’Un non-philosophique est puissance (au singulier) : pratique-en-potentiel de la donation en Réel comme surprise, parce que l’Un – le Réel – est pratique en immanence radicale, une pratique qui ne crée, ni ne détruit, qui n’est ni désigné, ni désignable.
Seule la pratique d’une philosophie pratiquée en ce Réel – la non-philosophie la nomme alors donnée-sans-donation – permet l’identification de réalités (éventuellement multidimensionnelles) mais qui resteront des hallucinations.
<T2>Perspectives spirituelles</T2>
Cependant si la non-philosophie ne nie aucunement des « perspectives spirituelles », son approche ne « nécessite pas l’usage de cette hypothèse ». Le Réel n’est pas causé, il ne nécessite donc pas l’existence d’une puissance « préalable au Réel » pour être « Réel ».
Pourtant, si le Réel n’est pas causé, la pratique en Réel cause et ceci peut parfaitement être nommé « acte de foi ».
Angalun
31/03/2006 à 11:55
Bonjour,
Il semble que d'aprés l'"hypothèse" non philosophique, le réel soit inconnaissable en dernière instance,les mystiques apophantiques tiennent aussi ce discours sur l'incommunicabilité de l'un, sur son immunité absolue;Lacan semble avoir repris aussi ce discours en developpant la dictinction stricte entre réel et imaginaire,l'un ne rencontrant jamais l'autre.
Les catégories logiques du langage nous imposent une descrition toujours médiane du réel, en ce sens que tout écrit est "vu comme un objet" dans notre "civilisation actuelle", brisant l'unité vivante de l'expérience.
La "culture" n'est donc à ce titre qu'une création toujours hallucinante et dogmatrice, et logocentriques.
Qu'en est il alors de la science? Ne fait elle qu'halluciner?
Les découvertes scientifiques percent dans l'unité du réel qui n'est pas le discours scientifique ni le discours sur la science.
D'ou vienneent les technologies issues de ces découvertes? Ne sont elles que des médiateurs de l'un?
Dans la pensée taoiste, bouddhiste et indienne(advaita) et de même que dans la physique quantique, la vacuité donne naissance aux phénoménes innombrables de l'univers.
Le grand problème de la non philosophie comme celui de la philosophie est celui de la science qui fait acte de résistance en permancence.
Je ne postulais pas naivement comme vous semblez me l'indiquez une hypostase logique,une identité initiale de type rationnel ou linguistique,ou mythique,un proto-objet-sujet ,une dyade primordiale, un dieu transcendant ou quelques autres intelligences créatrices.
je ne ramenais pas la question à une croyance religieuse ou métaphysique, je m'interrogeais sur des données dites "scientifiques " qui sont aussi indépendantes que possible du contexte socio-culturelle de l'époque contexte si cela est possible.
Bien sûr, ceci pose la question de ce savoir ce qu'est un fait, et s'il existe des faits scientifiques, et même si il existe une science puisque tout est discours hallucinatoire bien que "réel ".
le fait qu'il existe d'autres régimes de conscience (et il semble que cela soit un fait demontré pour de nombreuses sciences) indique que notre "rapport-transport" à l'un puisse être d'une nature non linéaire.
NB:le terme puissance était utilisé au sens mathématiques et non au sens religieux
Il semble que d'aprés l'"hypothèse" non philosophique, le réel soit inconnaissable en dernière instance,les mystiques apophantiques tiennent aussi ce discours sur l'incommunicabilité de l'un, sur son immunité absolue;Lacan semble avoir repris aussi ce discours en developpant la dictinction stricte entre réel et imaginaire,l'un ne rencontrant jamais l'autre.
Les catégories logiques du langage nous imposent une descrition toujours médiane du réel, en ce sens que tout écrit est "vu comme un objet" dans notre "civilisation actuelle", brisant l'unité vivante de l'expérience.
La "culture" n'est donc à ce titre qu'une création toujours hallucinante et dogmatrice, et logocentriques.
Qu'en est il alors de la science? Ne fait elle qu'halluciner?
Les découvertes scientifiques percent dans l'unité du réel qui n'est pas le discours scientifique ni le discours sur la science.
D'ou vienneent les technologies issues de ces découvertes? Ne sont elles que des médiateurs de l'un?
Dans la pensée taoiste, bouddhiste et indienne(advaita) et de même que dans la physique quantique, la vacuité donne naissance aux phénoménes innombrables de l'univers.
Le grand problème de la non philosophie comme celui de la philosophie est celui de la science qui fait acte de résistance en permancence.
Je ne postulais pas naivement comme vous semblez me l'indiquez une hypostase logique,une identité initiale de type rationnel ou linguistique,ou mythique,un proto-objet-sujet ,une dyade primordiale, un dieu transcendant ou quelques autres intelligences créatrices.
je ne ramenais pas la question à une croyance religieuse ou métaphysique, je m'interrogeais sur des données dites "scientifiques " qui sont aussi indépendantes que possible du contexte socio-culturelle de l'époque contexte si cela est possible.
Bien sûr, ceci pose la question de ce savoir ce qu'est un fait, et s'il existe des faits scientifiques, et même si il existe une science puisque tout est discours hallucinatoire bien que "réel ".
le fait qu'il existe d'autres régimes de conscience (et il semble que cela soit un fait demontré pour de nombreuses sciences) indique que notre "rapport-transport" à l'un puisse être d'une nature non linéaire.
NB:le terme puissance était utilisé au sens mathématiques et non au sens religieux
Marc
02/04/2006 à 00:33
La grande différence - au point où j'en suis - entre apophantisme mystique ou non et non-philosophie est que l'Un reste un problème pour les premiers alors qu'il ne l'est pas pour la seconde. Non qu'elle sache ou prétendre savoir ce qu'il en est de l'Un, mais bien qu'il n'y ait là _rien_ à savoir, rien _à_ expérimenté - tout tournerait peut-être autour de formules comme "su-sans-savoir", "expérimenté-sans-expérimentation", "vécu-sans-conscience-de-vécu" (à la limite : "vécu-sans-vivant").
Dès lors, de, l'Un, rien ne procède, pas plus les connaissances que la technique : nous ne sommes pas en régime néo-platonicien ou gnostique. La science, en particulier, n'est pas en prise sur l'Un, que ce soit par voie de connaissance ou de motivation de ses objets et de ses formes. D'une certaine façon, par contre, je peux vous rejoindre, je pense, lorsque vous parlez de sa résistance - mais d'est une résistance toujours mitigée : en prise sur un "vouloir-dire-le-vrai" (ce qui relève de la philosophie, via la logique, si vous voulez et en allant trop vite sans doute), tout en avoisinant, aussi, un type de posture plus "ordinaire", pour reprendre un vocabulaire de François Laruelle : sans "arrière-pensée", come la philosophie connaît, toujours, des arrières-mondes, s'il falait traduire rapidement.
Je suis plus réservé quant à votre juxtaposition du vide - quantique - et de la vacuité - bouddhiste - dont tout émergerait. D'une part, je ne suis pas sûr que la vacuité soit un milieu d'émergence pour la manifestation, d'autre part, le viode quantique est tout sauf un vide d'être. Enfin, il me semble que l'advaïta vedanta caractérise, chez certains de ses auteurs, la mâyâ - soit encore la manifestation - comme aussi mystérieuse et inaxplicable que la libération (moksha, sous la forme plus étonnante encore qu'elle prend chez le libéré-vivant).
C'est sans doute couper les cheveux en quatre. Pourtant songez-y : à la topique de la libération, il indiffère _profondément_, sinon d'un point de vue strictement pratique et toujours individuel sur tel ou tel chemin, que le réel soit ou non objet ou cause de la science - sur le chemin de la libération, seul compte l'objectif, c'est l'un des sens, je crois, de cette forte parole : "si tu rencontres le Bouddha, tue le Bouddha".
Dès lors, de, l'Un, rien ne procède, pas plus les connaissances que la technique : nous ne sommes pas en régime néo-platonicien ou gnostique. La science, en particulier, n'est pas en prise sur l'Un, que ce soit par voie de connaissance ou de motivation de ses objets et de ses formes. D'une certaine façon, par contre, je peux vous rejoindre, je pense, lorsque vous parlez de sa résistance - mais d'est une résistance toujours mitigée : en prise sur un "vouloir-dire-le-vrai" (ce qui relève de la philosophie, via la logique, si vous voulez et en allant trop vite sans doute), tout en avoisinant, aussi, un type de posture plus "ordinaire", pour reprendre un vocabulaire de François Laruelle : sans "arrière-pensée", come la philosophie connaît, toujours, des arrières-mondes, s'il falait traduire rapidement.
Je suis plus réservé quant à votre juxtaposition du vide - quantique - et de la vacuité - bouddhiste - dont tout émergerait. D'une part, je ne suis pas sûr que la vacuité soit un milieu d'émergence pour la manifestation, d'autre part, le viode quantique est tout sauf un vide d'être. Enfin, il me semble que l'advaïta vedanta caractérise, chez certains de ses auteurs, la mâyâ - soit encore la manifestation - comme aussi mystérieuse et inaxplicable que la libération (moksha, sous la forme plus étonnante encore qu'elle prend chez le libéré-vivant).
C'est sans doute couper les cheveux en quatre. Pourtant songez-y : à la topique de la libération, il indiffère _profondément_, sinon d'un point de vue strictement pratique et toujours individuel sur tel ou tel chemin, que le réel soit ou non objet ou cause de la science - sur le chemin de la libération, seul compte l'objectif, c'est l'un des sens, je crois, de cette forte parole : "si tu rencontres le Bouddha, tue le Bouddha".